Troubles de la voix
Les troubles de la voix, appelés dysphonie, peuvent toucher tout individu à n’importe quel âge. Ils peuvent être congénitaux ou acquis. Dans ce cas, ils sont souvent consécutifs à un malmenage lors du geste phonatoire (essentiellement chez les individus utilisant leur voix professionnellement). On parle alors de dysphonie dysfonctionnelle : il s’agit d’une gestion non efficace de l’acte vocal, souvent en lien avec une mauvaise utilisation du souffle phonatoire (l’air qui nous permet de faire vibrer nos cordes vocales lors de la phonation) ou encore par exemple à une attitude de serrage laryngé. Ce type de comportements peut provoquer une dysphonie transitoire mais, produit à répétition, peut entraîner des lésions sur les plis vocaux (nodules, polypes), et ce de façon plus ou moins réversible.
Quand les troubles vocaux ne sont pas liés à un mauvais usage de la voix, il peut s’agir d’un trouble d’origine congénitale ou bien d’une pathologie autre ORL.
Des symptômes tout aussi nombreux que variés peuvent orienter vers la nécessité d’une consultation. Mais de façon générale, lorsque le geste phonatoire devient moins aisé ou quand la voix se modifie régulièrement (le soir, ou le matin, en début de semaine ou en fin de semaine) ou durablement, il est légitime de s’inquiéter et d’aller voir en première intention votre ORL-phoniatre. Il faut, là encore, consulter le plus précocement possible afin que la pathologie ne s’aggrave pas ou que les dégâts causés par le mauvais usage de la voix ne provoquent des lésions plus fâcheuses.
C’est le diagnostic de ce spécialiste qui permettra à votre orthophoniste d’adapter la prise en charge.
Selon le type de pathologie, le rôle de votre orthophoniste sera différent.
Après tout écartement de pathologie maligne du larynx, le bilan orthophonique, à la fois perceptif et instrumental, permettra d’objectiver la plainte du patient en analysant sa qualité vocale, ses performances, ses sensations physiques et son comportement vocal. Il analysera la voix en terme perceptif (grade de la dysphonie), acoustique et aérodynamique.
Après ce bilan, l’orthophoniste guidera le patient pour l’élimination des comportements néfastes qui endommagent sa voix et selon les cas, travaillera autour d’exercices afin d’améliorer la coordination pneumo-phonique (c’est-à-dire la gestion de l’air en fonction de la vibration cordale), le rééquilibrage des tensions, la vibration et l’accolement cordal. Il proposera éventuellement un travail sur les résonateurs.
Dans les pathologies les plus malignes et une fois opérées, il pourra mettre en place des comportements vocaux de substitution (compensation avec les éléments anatomiques résiduels en cas de chirurgie du larynx, voix oesophagienne).