trouble simple ou spécifique du langage écrit
Appelés également troubles spécifiques du langage écrit, la dyslexie et la dysorthographie sont des troubles des apprentissages de la lecture et de l’écriture se manifestant chez des patients scolarisés convenablement, au fonctionnement cérébral, psychiatrique et intellectuel normal et après un temps d’apprentissage assez long. Ce trouble concernerait en moyenne 4% de la population et représente un vrai handicap cognitif pour le patient avec des répercussions dans sa vie quotidienne.
Le diagnostic ne peut être d’ailleurs posé qu’après un temps de rééducation et au moins en fin de CE1, c’est-à-dire avec 18 mois de retard par rapport à la classe qu’il suit, car toute personne présentant des difficultés d’apprentissage dans ces domaines ne souffre pas nécessairement d’une dyslexie/dysorthographie et le temps nécessaire à chacun pour rentrer dans ces apprentissages est différent.
Ce trouble spécifique du langage écrit est la conséquence de facteurs bien précis et s’exprime clairement à travers plusieurs marqueurs. Il ne concerne qu’une faible part des personnes ayant des difficultés d’apprentissage de la lecture (qui, elles, touchent des enfants moins efficients, ou de milieu socioculturel moins favorisé ou encore avec des troubles du comportement/de personnalité) et dont il se distingue par la persistance à long terme des troubles, souvent avec une notion familiale et par la nature spécifique des erreurs.
Il existe 3 types de dyslexie : la dyslexie profonde (ou phonologique) avec troubles de la conversion grapho-phonétique, la dyslexie visuelle (ou de surface) avec des confusions visuelles et atteintes du lexique orthographique (impossibilité de fixer l’image orthographique des mots) et la dyslexie mixte, réunissant ces deux difficultés.
La dyslexie étant souvent le résultat d’un déficit du processus phonologique, il arrive parfois que ces enfants aient rencontré des problèmes d’acquisition du langage oral (retard de langage).
Dès la grande section de maternelle, des facteurs prédictifs très fiables existent : capacités d’analyse des sons et niveau de connaissance des lettres, faible capacité de mémoire phonologique à court terme (ces enfants n’arrivent pas à répéter des phrases de longueur moyenne ou des séries de chiffres), lentes capacités de dénomination rapide et un trouble de la perception phonétique catégorielle (perçoivent souvent trop les différences pour un même son selon sa place dans le mot). Il est opportun de consulter votre orthophoniste si l’enfant a une faible conscience phonologique en GSM.
Par la suite, et à partir du milieu/fin CP, si des signaux surviennent et que des doutes apparaissent sur les difficultés de lecture et/ou d’écriture rencontrées, il est important de consulter votre orthophoniste.
Quel que soit le résultat du bilan, le thérapeute peut toujours accompagner l’enfant dans son apprentissage de lecture lorsque celui-ci s’avère en difficultés et qu’un retard est en train de s’installer en fin CP.
A tout âge, un patient peut être amené à consulter pour compenser sa dyslexie ou dysorthographie et il n’est jamais trop tard pour la prendre en charge.
Le thérapeute stimulera les prérequis nécessaires au développement de l’écriture et de la lecture. Ainsi un travail de métaphonologie sera prioritairement proposé. La conscience des sons est en effet la base de l’apprentissage de l’écrit.
Selon les difficultés observées, le praticien stimulera les aptitudes phonologiques (pour réduire les confusions sonores) et visuelles (pour éviter les confusions visuelles).
Enfin, des stratégies efficaces lors d’activités à l’écrit seront enseignées par l’orthophoniste au patient. Il pourra également demander des adaptations scolaires à la fois pour les enseignements comme pour les évaluations.